Après le silence forcé imposé par l’an 2020, place à la musique, et place à la joie. C’est avec l’Orchestre de Chambre géorgien d’Ingolstatd, dirigé pour l’occasion par le chef russe Felix Korobov, que débutent cette année les festivités sédunoises. Au menu, un programme varié, lequel interroge l’idée de tradition, au cœur du répertoire « classique ».
Comment une œuvre passe-t-elle d’un compositeur à l’autre, d’une époque à l’autre ? Par quelles transmutations successives, parfois, ces pages muettes arrivent-elles jusqu’à nous ? Quel regard portent les interprètes d’aujourd’hui sur le trésor patrimonial que constitue leur répertoire ? Entre hommages, clins d’yeux, pastiches et révérences, cette soirée permettra aux méandres d’une mémoire musicale riche de siècles de créations de se déployer, au gré d’un tracé sinueux – et rêveur.
Ainsi, un concerto de Vivaldi, retranscrit par Bach encore adolescent, se verra arrangé par Julia Zilberquit – dont la sensibilité contemporaine, profondément concrète, cherche à adapter au mieux le texte musical aux possibilités du piano moderne.
Nous entendrons, aussi, un rêve de Schubert – né dans les paysages baltes de Vidmantas Bartulis. Et les ruines mélancoliques, contemplées par Sollima. Et puis, aussi, une création de Michael Nyman, et une autre, In Memory of Giya, de Josef Bardanashvili, qui ravive la mémoire du grand Giya Kancheli et rappelle, hors du tombeau, son ombre glorieuse. Et puis Schubert, inévitable.
Beau festival à toutes et tous.
Concerto en ré mineur, RV 565 / A. Vivaldi (arr. J. Zilberquit)
Concerto n°2 "Out of the ruins" pour flûte et cordes (Première mondiale) / M. Nyman
"Contrafactus" pour flûte et cordes / G. Sollima
Fantasia, Mama! I dream Schubert! / V. Bartulis (arr. Pushkarev-Bardanashvili)
"In Memory of Giya" pour violons, piano et orchestre (Première mondiale) / J. Bardanashvili
Cinq menuets et six trios, D89 / F. Schubert
Ferme-Asile
Promenade des Pêcheurs 10
1950 Sion
Suisse
